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L'Homme-qui-dessine

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Et pourquoi pas un polar préhistorique ?

 

L'Homme-qui-dessine

 

 

La quatrième de couverture :

 

L’Homme-qui-dessine a été chargé par les siens de parcourir le monde pour mieux le connaître. Au cours de son voyage, il est fait prisonnier par une tribu d’Hommes-qui-savent dont les membres sont inexplicablement assassinés. L’Homme-qui-dessine a sept nuits, jusqu’à la prochaine lune, pour prouver son innocence...

 

 

Mon avis :

 

Benoît Séverac nous propulse 30 000 ans en arrière, dans les Pyrénées, à l'époque cruciale ou les Sapiens sapiens vont cohabiter puis prendre l'ascendant sur les hommes de Néandertal. Le lecteur suit l'aventure de Mounj, l'Homme-qui-dessine d'une tribu de néandertalien en train de s'éteindre et par laquelle il a été chargé de parcourir le monde pour mieux le connaître et y trouver d'autres "Hommes-droits". Pour ramener un témoignage de ses découvertes, il dessine son parcours sur des écorces de bouleau. Un jour, il découvre par hasard le corps d'un "Homme-qui-sait" (Sapiens sapiens) qui vient d'être assassiné. Capturé par la tribu des Hommes-qui-savent qui pensent avoir pris sur le fait le responsable d'une série de meurtres, Mounj va cependant faire preuve de finesse et obtenir un sursis de 7 nuits pour mener l'enquête, trouver l'assassin et ainsi prouver son innonence. Il pourra par la suite compter sur un soutien inattendu en la personne d'un des deux fils du chef de clan.

 

Pensant avoir démêlée l'intrigue avant le personnage, j'ai tout de même été agréablement surprise par le dénouement. L'écriture simple mais jamais béatifiante de Benoît Séverac fait mouche et mêle habilement le genre du polar et le retour dans ce passé qui a vu émerger la naissance des sociétés. Il est d'ailleurs intéressant et touchant de voir les personnages développer les notions de filiation, de sacré et de beau (cf. la citation ci-dessous). C'est ainsi que l'ouvrage sensible et bien documenté de Benoît Séverac, au-delà d'un polar réussi, nous ramène à des considérations contemporaines. Comme le souligne Francis Duranthon (paléontologue et directeur du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse) dans sa préface : "L'étranger, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne, est aussi notre frère humain".

 

 

Quelques extraits :

 

  • "En les regardant, il ressent une joie semblable à celle qu'il a eue, il y a quelques jours, alors qu'il profitait du soir qui tombait calmement sur le petit vallon. Il reconnaît ce plaisir au fond de lui mais ne le comprend pas mieux. Une nouvelle fois, il est démuni, à cours de mots. Il observe les femmes en train d'admirer leur travail. - C'est beau, dit une femme à sa fille. il comprend, à leurs sourires, qu'elles éprouvent le même sentiment que lui, mais il ne comprend pas ce mot, "beau". Il ne l'a jamais entendu, et ne saurait le traduire dans sa langue." (p. 103)

 

  • Et pour découvrir un second extrait, c'est par ici !

 

 

Séverac, Benoît.

L'Homme-qui-dessine

Ed. Syros

2014/211 p.

 


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